L’anticipation est le maître-mot de la démarche que vient d’engager Europlastiques. L’entreprise spécialisée dans la fabrication d’emballages plastiques pour les industriels de l’agroalimentaire a initié, avec l’accompagnement de RESO Industries, partenaire de Plasti Ouest, son campus de formation. Une démarche originale qui s’inscrit dans sa stratégie RH et vise à relever des enjeux de polyvalence, de recrutement et d’attractivité.
Frédéric Janeau,
Responsable des Ressources Humaines chez Europlastiques
Situé à Changé, en Mayenne, sur un bassin d’emploi au faible taux de chômage, le groupe Europlastiques fait face à la pénurie de compétences techniques en plasturgie. « Nous ne souhaitions pas rester fragilisés et voir le manque de main d’œuvre limiter nos capacités de croissance, explique Frédéric Janeau, Responsable des Ressources Humaines. L’entreprise a choisi, pour anticiper d’éventuelles difficultés, d’engager une démarche d’envergure avec un double objectif : faire monter en compétences ses collaborateurs et recruter plus facilement sur son territoire. « Il s’agit avant tout d’une volonté de la Direction. Le campus de formation que nous créons s’inscrit dans notre stratégie de Ressources Humaines. Il vise la polyvalence et la fidélisation des salariés mais aussi l’attractivité de nos métiers et de notre entreprise. »
L’entreprise vient d’achever la première étape de son projet : la conception d’un parcours qui a la particularité de transmettre à ses salariés un tronc commun de connaissances sur la maintenance de premier niveau et la résolution de problèmes. « Nous avons des compétences internes, mais elles sont réparties entre le montage, le réglage, la maintenance des moules et celle des équipements de fabrication, précise Frédéric Janeau. Il s’agit de donner à tous des compétences de base pour réaliser des opérations courantes. Plutôt que de solliciter un technicien spécialisé, le technicien en place pourra intervenir en direct, ce qui permettra de désengorger la maintenance, fluidifier la production et gagner en réactivité. » Pour autant, le groupe tient à conserver les spécialisations et à respecter les cœurs de métier : « il s’agit de structurer et formaliser des modes de fonctionnement qui existent déjà de manière informelle, de renforcer les complémentarités et de favoriser la cohésion entre les services. »
Les responsables de la fabrication et de l’industrie travaillent déjà conjointement au projet, associant les chefs de secteurs et d’équipes, afin d’affiner le programme de formation et de vérifier son efficacité au regard des attentes de terrain. Accompagnée par RESO Industries, l’entreprise a défini l’ingénierie pédagogique et financière du campus et met à profit ses propres ressources, en développant en interne la formation de formateurs et de tuteurs. A ce jour, 15 salariés sont concernés par les parcours. « Nous pouvons imaginer qu’ils deviennent dans l’avenir qualifiants et s’ouvrent à d’autres métiers de l’entreprise. »
Europlastiques compte aussi élargir ses recrutements à d’autres champs de compétences, tels que la maintenance générale ou la mécanique automobile : « Nous pourrons proposer à des professionnels issus de divers secteurs d’activité de rejoindre l’entreprise et d’acquérir en interne les savoir-faire spécifiques à la plasturgie », indique Frédéric Janeau. Avec son campus de formation, Europlastiques dispose d’un cadre et de processus qui faciliteront l’intégration des nouveaux arrivants et contribuera à renforcer le sentiment d’appartenance. Le projet, bien sûr, fait bouger les lignes mais il est bien accueilli par les salariés, en particulier les techniciens de maintenance, qui y voient la possibilité de gagner en autonomie. « Nous avons encore beaucoup de travail à réaliser mais cet investissement ne se fait pas à fond perdu : il engage l’entreprise dans un système vertueux, améliore sa marque employeur et nourrit son attractivité. »