Formation, la nouvelle donne

Depuis le 5 septembre 2018, la mise en place de la « loi pour la liberté de choisir son avenir professionnel » ou « loi avenir » a transformé le paysage de la formation en France. Elle oblige les entreprises à innover pour répondre aux enjeux de compétences dans leur structure. Cet article propose de revenir sur les grandes transformations de notre environnement et de dessiner les tendances à venir

 

formation interne industrie 2

 

La formation s'est transformée, poussée par une politique gouvernementale favorisant la formation des personnes les moins qualifiées, elles-mêmes étant également les plus exposées à la concurrence. Ces politiques poussent les entreprises à investir dans les compétences de leurs collaborateurs via des dispositifs de financement favorisant des parcours de formation certifiants ou diplômants.

Il s’agit d’un changement majeur dans le paysage de la formation, poussant les ressources humaines à revoir leur manière de « consommer » la formation.

Deux changements majeurs sont à l’œuvre :

  • la mise en place de parcours certifiants,
  • la structuration de centres de formation internes.

 

Un contexte qui nous pousse à un changement de paradigme

Dans un monde globalisé dans lequel l’ensemble des travailleurs et des territoires sont en concurrence, la question de la compétence est centrale. Or, si la compétence est centrale pour nos industries, les seuls investissements technologiques ne suffiront pas à faire la différence sur le marché.

Une étude américaine ayant suivi plusieurs centaines d'entreprises pendant 10 ans montre que la stratégie de formation a un lien direct avec la survie de l'entreprise : plus la formation est développée, plus l’entreprise a des chances d’être pérenne. Résultat encore plus marqué dans l'industrie, où le niveau de formation initial est moins élevé.

Ce résultat n’a rien de surprenant ; en effet, la formation permet notamment :

  • une meilleure productivité,
  • une meilleure capacité d’adaptation,
  • une plus grande satisfaction du collaborateur,
  • plus de cohésion au sein des équipes,
  • une plus grande fidélisation des salariés

 

La recherche de compétences en externe est-elle une solution ?

Dans le secteur industriel, la situation est d’autant plus critique. Malgré les efforts considérables déployés par les branches professionnelles, la formation initiale ne permet pas de satisfaire la demande globale d’emploi. A cette problématique majeure de la formation initiale, s’ajoutent celles de la pénurie de profils et de compétences, ainsi que le manque d’attractivité de notre filière, conduisant à un taux de réussite à l’embauche de seulement 50%. Cet état de fait génère de l’épuisement et du temps perdu pour les entreprises, qui nous conduisent à chercher de nouvelles solutions pour pallier le manque de compétences sur le marché.

 

Vers un nouveau paysage de la formation : l’entreprise actrice !

Si la formation permet aux entreprises d’être plus compétitives, nous ne pouvons pas présumer pour autant qu’un volume de formation important est proportionnel à la montée en compétences des collaborateurs.

C’est en effet la qualité d’une formation qui va permettre aux salariés de pouvoir faire évoluer leur pratique.

A cet égard, une nouvelle notion est apparue depuis plusieurs années : « la stagification de la formation ». Elle se définit par :

  • un programme de formation qui ne correspond pas aux besoins du salarié - du fait notamment d’un mauvais ciblage du besoin lors des entretiens annuels et professionnels,
  • une décorrélation entre les besoins de l’entreprise et les formations proposées,
  • un manque d’implication du salarié, ne favorisant pas la curiosité et l’implication dans l’apprentissage,
  • de trop nombreuses formations sans applicatif terrain.

 

Depuis deux ans de nombreuses entreprises, conscientes de ces nouvelles problématiques, nous mobilisent pour travailler sur la structuration de leurs formations internes.

La volonté de développer la formation en situation de travail ( AFEST) doit permettre, si elle est accompagnée, de développer un savoir-faire, c’est-à-dire un agir compétent. Cette action ne peut s’appliquer qu’à des situations posées dans différents contextes et dans des situations professionnelles.

Le savoir-faire des professionnels, leur habileté, leurs capacités d’induction et de déduction, sont ce qu’on pourrait appeler leurs compétences. Celles-ci sont reconnues et sanctionnées par leurs pairs et se fondent sur un référentiel élaboré en fonction de l’évaluation. Leur agir compétent est issu d’une formation échelonnée sur plusieurs années et produite sur la base d’une alternance entre l’analyse réflexive de la pratique et la pratique elle-même. On ne peut donc pas espérer développer une compétence dans des contextes exclusivement théoriques, mais bien via des actions de formation en situation réelle de travail, et dans un contexte où l’acteur est effectivement mis en situation. Ainsi se construit la dynamique reliant action, sens et conscience.

La formation en situation de travail est donc une modalité pédagogique complémentaire des parcours de formation dits classiques (en centre de formation). Ce couplage entre théorie et pratique est présent depuis toujours dans nos entreprises, sous le nom de formation sur le tas, ou encore de compagnonnage… Mais si de plus en plus d’entreprises structurent leur formation interne, ce n’est pas seulement pour réduire leurs coûts de formation (4 à 5 fois moins chers), mais également pour répondre au besoin d’inscrire les savoirs dans l’action.

 

Officialiser son engagement sur la formation interne : créer son centre de formation interne

La création d’un centre de formation interne permet d’officialiser le rôle formateur de l’entreprise. Pour les services ressources humaines, il s’agit d’un outil de structuration fort, il permettra de :

  • travailler sur la GPEC,
  • de développer la mobilité,
  • de mieux cibler les besoins de formation,
  • d’optimiser les investissements formation,
  • développer son attractivité,

Le résultat du travail à mener se formalisera par la mise en place d’un catalogue de formation interne à l’entreprise.

 

L’environnement de la formation est en pleine mutation : modification de l’architecture du financement de la formation professionnelle, intégration de l’AFEST, financements favorisant les entreprises de -50 salariés, mise en place de l’entretien professionnel, les formations certifiantes pierre angulaire du financement de la formation….

Les initiatives visant à s’approprier la formation par les entreprises se développent, par exemple par la création de CFA d’entreprises (Orange, Total, Sodexo, l’Oréal…), favorisés et rendus possibles par le gouvernement pour répondre aux objectifs politiques de développement de l’apprentissage.

 

Chez Via Industries, nous accompagnons les entreprises dans leur stratégie de formation (témoignage). Vous pouvez nous contacter pour la mise en place d’un centre de formation interne, la structuration de votre formation interne...

 

Notre expertise Ingénierie de projets de formation