"J'ai vraiment trouvé ma voie dans l'humain et l'accompagnement RH"

Une interview menée par Stéphanie Da Costa,

Consultante en développement des compétences, Laura Soligny conseille et guide de nombreuses entreprises au quotidien. Chez Via Industries, nos experts vous accompagnent dans vos démarches d'évolution, soucieux de votre réussite. 

Dans ce portrait, elle partage avec nous sa passion des ressources humaines, des entreprises et des hommes et des femmes qui les développent.

 

Laura, vous assurez une mission conseil en développement des compétences au sein de Via Industries, pouvez-vous nous en dire un peu plus sur vous ?

 

J’ai 33 ans et je suis originaire du pays de Gex. J’ai étudié la sociologie pendant 2 ans à l’université de Lyon 2. Parallèlement, comme je travaillais pour financer mes études, j’ai eu rapidement beaucoup d’intérêt pour les métiers de l’entreprise avec une certaine impatience de rentrer dans la vie active. Je crois que ce sont les raisons pour lesquelles j’ai eu envie d’intégrer une licence et un master RH en alternance. Par la suite, j’ai travaillé pendant 7 ans dans un groupe évènementiel formé de PME, en évoluant sur des postes généralistes, d’assistante RH à responsable RH. Cette approche terrain, en lien direct à la fois avec la direction, les managers et les salariés m’a beaucoup apportée. Une expérience à la SNCF en gestion prévisionnelle des emplois et des compétences est venue compléter ma vision du métier à plus long terme, avec des outils permettant d’anticiper à 3, 5, 10 ans. Après un passage chez Allizé- Plasturgie comme responsable RH, j’ai eu l’opportunité de devenir consultante RH. J’ai vraiment trouvé ma voie dans les RH : cela allie les intérêts de l’entreprise et des collaborateurs. Il faut créer du lien et trouver l’intérêt commun, ce qui est une seconde nature chez moi.

 

Depuis le 1er janvier, en quoi consistent vos activités au sein de Via Industries ?

 

Principalement, il s’agit de se rendre dans des entreprises industrielles de toutes tailles et de réaliser des diagnostics ou accompagnements RH. Dans le diagnostic, nous balayons l’ensemble des thématiques RH : organisation RH, gestion administrative, recrutement, formation, développement des compétences, relations sociales, communication interne, management ...C’est un état des lieux qui permet de déterminer ce que l’on pourrait mettre en place en réponse aux enjeux de l’entreprise ou à des obligations réglementaires. Nous formulons des préconisations et nous accompagnons les entreprises qui y donnent suite d’un point de vue stratégique, outils ou process. Ce travail peut se faire en co-construction avec des dirigeants, des responsables RH, des managers et des salariés. Cette prestation entre aujourd’hui dans le cadre d’un financement OPCO2i ( jusqu’à 10 jours de diagnostic et 5 jours d’accompagnement). Nous faisons aussi des propositions en dehors de ce finance- ment, en fonction des sujets sollicités par l’entreprise, d’outils de gestion RH jusqu’à des projets de développements RH pour de plus grandes structures.

J’ai également d’autres activités d’accompagnement à la formation en situation de travail (AFEST) pour aider les entreprises à structurer leur formation interne et à rendre le travail apprenant. Je peux animer des ateliers plus ponctuels sur des thématiques RH et je contribue aussi chaque mois au Plastilien en rédigeant des articles.

 

Qu’est-ce qui vous plaît et vous anime au quotidien dans votre travail ?

 

Ce qui me plaît c’est le « faire ensemble » : accompagner l’entreprise dans l’identification et la mise en œuvre des réponses RH à ses enjeux, en apportant un nouveau regard, du temps et des compétences qu’elle n’a parfois pas en interne. Mon métier, c’est de semer des graines. Et puis, c’est un poste terrain : j’ai besoin d’aller au cœur des entreprises et de rencontrer des personnes. Je peux transmettre ma vision de tout ce que l’on peut faire en RH et échanger avec des acteurs, des dirigeants qui sont convaincus qu’il y a des choses à faire. Cela développe une appétence au sein des entreprises. J’aime aussi accompagner des petites entreprises, car très vite on se retrouve au cœur du projet d’entreprise. J’ai le sentiment d’être là pour amener du plus à chaque fois.

 

Quelles sont les missions qui vous ont marquées ?

 

J’ai en tête plusieurs missions pour lesquelles le point d’entrée était la remise à jour des fiches de fonction. Par cet outil RH, on touche finalement au cœur de l’organisation de l’entreprise et de ses enjeux. Une des entreprises avait des enjeux de remobilisation post-Covid. Nous avons travaillé sur les fiches de poste, remis à plat ce qui était attendu poste par poste et communiqué dans les ateliers, avec pour les salariés la liberté de postuler, de se positionner. Cela a conduit à réfléchir à une nouvelle organisation de production, à faire progresser des opérateurs vers des postes d’animateurs d’équipe. C’est une démarche qui a recréé de la cohésion, en toute transparence et qui a été très bien reçue par la Direction et les équipes.

Dans une autre entreprise, ce même travail a permis de revaloriser l’ensemble des salariés, en termes de poste, de coefficient et bien sûr de rémunération en clarifiant les périmètres et responsabilités.

Dans des entreprises plus petites, la mise en place d’entretiens est déjà une réussite car elle vient créer un temps d’échange privilégié, permettant de prendre du recul sur les relations de travail.

 

Quel est le périmètre des missions ou interventions possibles de Via Industries sur les sujets RH ?

 

Via Industries accompagne sur des sujets très larges qui vont de l’accompagnement RH et managérial, en passant par la QVT, la marque employeur, la formation interne et la transmission de savoirs, jusqu’à l’évaluation des compétences par rapport à un poste. Il faut nous consulter pour tout besoin, nous co-construirons ensemble la réponse et l’accompagnement adaptés

 

En tant qu’experte ressources humaines, que retenez-vous de la période Covid ?

 

Les RH et les dirigeants ont été très sollicités pendant cette période, voire éprouvés. Cela a conduit à repenser les organisations de travail. Beaucoup d’entreprises ont dû mettre en place plus de polyvalence, ou faire sans certains postes/salariés. Cela a mis en exergue l’intérêt d’une gestion des compétences au sens large. Toutes les lacunes des organisations ont été révélées, exacerbées pendant cette période : les problématiques de compétences, de qualité du management, ou de motivation des équipes. Cela a aussi reposé la question de notre lien au travail et de sa place dans nos vies. La frontière vie professionnelle - vie personnelle a été beaucoup plus fine et cela a fait émerger les besoins individuels (avec les problématiques de garde d’enfants, des salariés en production qui ne pouvaient pas accéder au télétravail…). Cela a occasionné une prise de recul, une mise en perspective de ce que l’on recherche dans le travail, de ce dont nous avons besoin ...

Les effets Covid, on les retrouve maintenant. Certains salariés se posent avec plus d’acuité, la question de la juste rémunération, de l’intérêt du poste, du sens au travail, ce qui se traduit par des difficultés de recrutement. On voit une vraie réticence à certaines formes de pénibilité (organisa- tion du travail en 3x8, nuit…).

 

Pensez-vous que la crise Covid a fait évoluer des choses, notamment en termes de QVT ?

 

Cela a remis en avant la question de la santé dans notre vie quotidienne, mais aussi au travail dans l’entreprise. Et donc par ricochet, la QVT (Qualité de Vie au Travail). La base, ce sont les conditions de travail. Et au-delà de la QVT, comment faire pour que l’état de santé de mes salariés ne soit pas dégradé par le travail ? Comment travailler le plus longtemps possible dans les meilleures conditions ? Dans l’industrie, les métiers sont très tournés vers la production où l’on sollicite le corps. Il y a donc au-delà de la question du bien-être, un enjeu de santé physique et mentale. Travailler sur la QVT permet également de répondre à des enjeux d’attractivité, en remettant l’humain au cœur des organisations.

 

Vous côtoyez de nombreux dirigeants de PMI, que retenez-vous des spécificités de nos entreprises industrielles ?

 

Les dirigeants de PMI ont à traiter une multiplicité de sujets et il peut y avoir une solitude dans leur quotidien. C’est tout l’intérêt de Via Industries : les accompagner et les aider. Et je remarque aussi que compte-tenu de la taille des entreprises, ils ont assez facilement la main pour faire bouger les lignes et faire en sorte que l’entreprise corresponde à leur vision. Parfois, ils ne s’autorisent pas à aller au bout de leurs ambitions alors que nous sommes précisément une filière innovante, très humaine, où on peut faire de grandes choses. Cette filière a du potentiel, elle sait rebondir devant l’adversité, il faut juste en prendre conscience !